LES GILETS JAUNES, TOUJOURS DEBOUT, UN MOUVEMENT D’INSURRECTION POPULAIRE POUR LA JUSTICE SOCIALE ET LA DÉMOCRATIE

ACTE 26, SIX MOIS APRÈS

LES GILETS JAUNES, TOUJOURS DEBOUT, UN MOUVEMENT D’INSURRECTION POPULAIRE POUR LA JUSTICE SOCIALE ET LA DÉMOCRATIE

 26 semaines après le commencement de leur mouvement le 17 novembre 2018, les gilets jaunes sont toujours là, debout bravant tous les dangers qui les guettent et rien n’indique qu’ils sont prêts à « lâcher le morceau » conformément à leur désormais devise « on ne lâche rien » et cela malgré la mise en place d’une dictature et d’un terrorisme d’état renforcés sans cesse par des nouvelles lois ultrarépressives et ultrasécuritaires comme la loi anti-gilets jaunes maquillée sous le nom loi anti-casseurs et pire, l’intensification de la censure sur internet illustrée par la dernière directive adoptée par le parlement européen. Sans parler de l’intensification de la guerre psychologique menée par des médias de propagande, privés et publics, ceux qui ont créé de toutes pièces un obscur pantin, qui identifient les gilets jaunes en France à des casseurs alors qu’ils dépeignent les manifestants algériens, soudanais et ceux du pantin vénézuélien Joan Guiado comme des « révolutionnaires » et des « « vaillants militants de la liberté et de la démocratie »

Au départ du mouvement des gilets jaunes il y a six mois, personne ne pariait sur sa longévité et sa permanence et son ancrage dans le paysage politique et social. Mais la question qui se pose est de savoir comment un simple mouvement de revendication et de protestation contre la taxe carbone et la hausse des taxes sur les carburants s’est transformé au fil des jours, des semaines et des mois en mouvement qui ne saurait être réduit à un simple mouvement social initié et dirigé par des syndicats et des partis politiques qui font partie intégrante des appareils d’état et dont la double fonction protester et revendiquer a été décrite par le politologue américain David Eastion en termes d’input et output, en clair ils jouent le rôle de soupape de sécurité pour le système en place dans la mesure où ils canalisent le mécontentement populaire qui, au lieu de dégénérer en révolte et en révolution, se termine par un compromis, grâce à des tractations entre les bureaucraties syndicales grassement nourries et les représentants de l‘autorité publique, qui est au fond un véritable marché pour le monde du travail et le peuple. Ce qui caractérise un mouvement social classique, c’est la disjonction dans l’action de revendication du politique et de l’économique où ses meneurs et initiateurs se contentent de quémander et de grappiller quelques miettes par ci et par là, laissées sur la table des négociations par un patronat et un gouvernement pressés d’acheter la paix à tout prix et de freiner une lutte de classe qui pourrait être fatale au système en place si elle atteignait un point de non retour et un état d’exacerbation sociale irréversible. Au début du mouvement des gilets jaunes, des « experts » essayaient d’expliquer que c’était un simple mécontentement entre une « France périphérique » contre une « France urbaine », une hypothèse infirmée par la suite des événements dans la mesure où les bastions du mouvement, ce sont les grandes villes comme Bordeaux, Toulouse, Lyon, Perpignan

Si le mouvement des gilets jaunes n’est pas un mouvement social de type classique, c’est qu’il est autre chose et il y a tout lieu de penser qu’il réunit toutes les caractéristiques d’un mouvement d’insurrection populaire né en réaction à un double phénomène politique et économique. Trois principaux traits différencient le mouvement des gilets jaunes d’un simple mouvement social. Le premier trait celui de l’indice de popularité dont le mouvement des gilets jaunes bénéficie dans l’opinion six mois après son émergence et cela malgré une guerre psychologique sans merci menée par les médias de propagande à la solde de la macronie pour le discréditer et pour en faire un simple mouvement de casseurs. Le deuxième trait est le mode d’action du mouvement des gilets jaunes créant un rapport de force en réponse à une stratégie délibérée de la tension et de la provocation à la violence mise en œuvre par la macronie, une stratégie qui lui a retourné dans la figure comme un boomerang, en l’ obligeant à lâcher en seulement quatre samedis de manifestations et 13 minutes de discours 10 milliards d’euros alors que jusqu’ici le pantin de l’Élysée distribuait généreusement et sans compter aux riches et aux nantis grâce à la suppression l’ISF, l’instauration de la Flat tax et que, souvenons-nous, Jupiter n’a pas bougé d’un iota après des semaines et des mois de grèves et des manifestations menées par les syndicats contre le démantèlement du droit de travail et le démantèlement de la SNCF et qui, pour mieux les narguer, montrer sa détermination et pour « gonfler » ses muscles, convoqua les caméras télé au palais de l’Elysée pour signer au vu et au su de tous, les ordonnances de loi travail et la privatisation de la SNCF. Le troisième trait est la politisation non pas du mouvement des gilets jaunes qui a échappé à toutes les tentatives de tambouilles politiciennes et qui a toujours refusé de s’aligner ou de s’allier à des partis politiques mais la politisation de ses deux principales revendications à savoir plus de justice sociale et l’instauration d’une véritable démocratie avec la participation active du peuple dans l’élaboration des grandes décisions engageant son avenir et l’avenir des générations futures.