Origines Médiévales de la science et de la technique
Jusqu’ici, l’histoire de la science a été racontée d’une façon idyllique par des historiens et des philosophes salariés qui ont proclamé le principe de l’infaillibilité du savoir scientifique face aux autres savoirs jetés au rebut et dévalorisés pour leur non conformité aux critères de la vérité et de l’erreur, du faux et du vrai de l’épistémologie scientifique Ce conformisme ambiant de la science officielle a détourné les regards de l’étude de certains facteurs matériels et intellectuels liés, d’une part, à l’innovation dans les méthodes de l’enseignement scolastique des universités naissantes du Moyen Âge et, d’autre part, à l’atmosphère des polémiques trinitaires et christologiques qui ont émaillé l’histoire religieuse de l’Occident chrétien et qui ont contribué à la naissance des concepts de la théologie naturelle. Ce livre pose également à l’historiographie médiévale, la question épineuse et discutable de l’entrée de l’Aristote païen dans le monde chrétien et de la greffe contre nature entre la métaphysique grecque et la théologie dogmatique monothéiste, en se demandant si l’existence de ce philosophe ne relève pas plus du mythe que de la réalité historique. L’auteur cherche à montrer, par ailleurs, que sans le syncrétisme du milieu technique médiéval, la science et la technologie de nos sociétés industrielles actuelles seraient inconcevables.
